Plan du parcours

plan du parcours rame sur Ouezy et Mézidon

26 pupitres ont été répartis sur les communes de Ouézy (22 pupitres) et de Mézidon-Vallée-d’Auge (4 pupitres). Ils présentent des tableaux de Jules-Louis RAME à l’exception de 2 pupitres relatifs à l’œuvre d’André LEMAITRE (1909-1995). A chaque numéro de pupitre est associé un descriptif consultable en ligne, depuis le présent site Internet.

L’ensemble des descriptifs est complété par des notices décrivant 11 points remarquables du village de Ouézy mêlant histoire et architecture.

Jules-Louis RAME par Alain TAPIE

Jules-Louis RAME reste vivant dans les mémoires normandes par la grâce de celles et ceux qui conservent, acquièrent et transmettent depuis plusieurs générations ses tableaux, esquisses ou toiles achevées et nous offrent, lorsqu’on parvient à les débusquer, une vision assez complète de cet art aussi original, sincère et cependant communément apprécié. On doit aussi la survivance de cet œuvre avec un sentiment mêlé de confusion et de bonheur à toute une lignée d’écrivains, d’amateurs, de peintres et d’institutions trop rares mais cependant tenaces qui pensent régulièrement à lui pour participer à l’histoire de son vivant jusqu’à nos jours.

Ils ont pour noms William CRAGGS, Lucien CHARPENNES, Louis-Edouard GARRIDO, André LEMAITRE, Jacques DESCHAMPS, le Musée d’Art et d’Histoire de LISIEUX et le Musée Eugène BOUDIN de Honfleur qui lui consacraient en 1984 une première rétrospective, tandis qu’en 1988, le Musée des Beaux-Arts de Caen le mettait à l’honneur au cœur de son exposition Esquisses peintes, moments anonymes, Normandie 1850-1950. En 1997, Catherine BOUTON lui a consacré un travail universitaire qui nous a servi de base pour le répertoire des œuvres de l’artiste, et Éric LEFEVRE a réalisé une exposition à la médiathèque de Condé-en-Normandie.

En 1999, le Musée des Beaux-Arts de Caen lui consacra une exposition, Jules-Louis Rame, un impressionniste normand. Lorsqu’il peignait, RAME appartenait à ce monde normand, à ses profondeurs organiques, disposant de ce qu’il fallait de relations, de notoriété et de silence. RAME était un berger peintre, vivant son village comme il vivait sa peinture, brassant avec sérieux, pondération et parfois ironie, les labeurs de la peinture et ceux de tous les jours.

RAME voulait vivre à la mesure de l’horizon sur une terre qui dispense presque tout. Ses échappées étaient courtes et salutaires, l’Ecole des Beaux-Arts et le Musée de CAEN, les visites aux Salons parisiens : « si le monde doit venir, qu’il vienne au pays ». Chez lui, les mutations doivent peu aux modes et aux pratiques, le goût du savoir animalier, de l’agencement pittoresque se transforme insensiblement en une quête de sensations physiques ; sous ses doigts, la peinture laisse exhaler un fumet, elle se transforme en un brouet fort et succulent, longtemps mijoté, dont le goût se concentre esquisse après esquisse, tableau après tableau. Les sujets gagnent à être réchauffés : arbres, églises, moutons, intérieurs et sillons. RAME ne plonge pas dans les délices du naturalisme cher à Claude MONET ; il reste un rude réaliste.

Aujourd’hui, nous devons accepter que parfois les terroirs et les textures comptent autant pour l’art et les manières que les idées et les styles. A cette condition, Jules-Louis RAME peut prendre place dans l’histoire, il a bien fait de ne pas bouger puisque maintenant nous allons à lui.

Alain TAPIE, ex-conservateur en chef du Musée des Beaux-Arts de Caen

Pupitre suivant > La grande chaumière