Huile sur toile, 89,5 x 106 cm, 1898, Mairie de Mézidon-Vallée-d’Auge
Rentré en 1874 dans son village natal de Ouézy, proche de Mézidon-Canon, RAME travaille sans cesse sur les paysages et les activités humaines. Il peint souvent sa femme Marguerite au milieu de son troupeau de moutons. Il était donc tout à fait armé pour représenter ce retour des moutons à la bergerie.
A quelle époque de l’année se situe donc cette scène pastorale ? La fumée qui s’échappe d’une cheminée indique un temps déjà froid ou encore froid : automne ? Hiver ? Printemps ? Mais le soleil est là et les ombres sous l‘arbre de droite s’affirment. Elles sont dans les tons bleus comme les fleurs qui sont dans le grand buisson, derrière le troupeau. Est-ce que ce sont des glycines ? Dans ce cas on est au printemps.
Rame et les impressionnistes
Mais qu’importe la saison ! RAME a voulu évoquer une scène de la vie quotidienne de son village, Ouézy ou Canon. Il rentre ainsi dans la conception impressionniste de la peinture : des sujets contemporains, des scènes de plein air et une touche rapide avec des couleurs franches. Les ombres ne sont pas noires mais colorées (cf. sous l’arbre et les petits dénivelés dans le chemin qui constitue la grande diagonale de ce tableau).
Dans le fond, un groupe de maisons avec une palette de couleurs relativement réduite constitue un mur sans grande vie (sauf la fumée), mur d’une scène où la solitude du gardien de troupeau, avec sa blaude et sa casquette, n’en est que plus évidente, bien qu’il soit accompagné des brebis et de son chien. Quel dialogue entretient-il avec ses animaux ? Avec nous en tout cas, simple spectateur, il nous dit la beauté d’un hameau augeron et celle des activités humaines.
Jean BERGERET, président de l’association Le Pays d’Auge